Dix artistes noirs qui ont marqué l’histoire de la musique canadienne - The JUNO Awards

L’histoire de la musique du Canada est aussi diversifiée que sa population, mais celle de la musique noire n’a pas toujours été bien documentée. Alors que nous continuons de découvrir la contribution des artistes noirs canadiens à l’évolution de l’industrie, célébrons les réalisations de dix artistes noirs et leurs remarquables contributions au patrimoine musical du Canada. 

Jackie Shane

Comme plusieurs artistes américains des années 1960, Jackie Shane, la première artiste transgenre noire au Canada, a trouvé la paix dans notre milieu musical. Elle a immigré à Cornwall, en Ontario, puis à Montréal, au Québec, en 1960 avant que Frank Motley lui demande de prendre la direction de son groupe de R&B/Soul Motley Crew. Shane décroche la deuxième place au palmarès CHUM de Toronto avec une reprise de William Bell, Any Other Way. Un tournant important pour la musique R&B/Soul au Canada.

Liberty Silver

Native de Détroit, Liberty Silver se produit en première partie de Bob Marley à New York, avant de prendre d’assaut l’industrie de la musique canadienne au milieu des années 1980. Silver a ensuite reçu cinq nominations aux JUNOS (remportant deux prix) entre 1985 et 1989.  Ce fut la première artiste noire à gagner un prix JUNO.

Salome Bey

Après avoir quitté le New Jersey pour Toronto au début des années 1960, Salome Bey a roulé sa bosse dans les clubs de jazz torontois. Dès 1964, elle est reconnue comme la première dame du blues au Canada. Bey a ensuite remporté un Grammy pour son travail dans la pièce Your Arms Too Short to Box with God présentée sur Broadway et a créé un spectacle de cabaret sur l’histoire de la musique noire (Indigo) télédiffusé à l’échelle nationale.

Oscar Peterson

Né à Montréal de parents d’origine jamaïcaine, Oscar Peterson a passé sa jeunesse dans un quartier à prédominance noire, bercé par la musique jazz. Tout au long de sa carrière, Peterson a œuvré en solo et en groupe (Edmund Thigpen, Herb Ellis, Louis Hayes, Ray Brown et Sam Jones). Sa virtuosité fait l’admiration de légendes du jazz comme Miles Davis et il est reconnu comme l’un des plus grands artistes jazz de tous les temps. Oscar Peterson a été intronisé au Panthéon de la musique canadienne en 1978.

Portia White

Considérée comme l’une des plus grandes voix classiques du 20e siècle, la Néo-Écossaise Portia White a grandi dans le milieu des concours avant d’entrer au Conservatoire de musique d’Halifax dans les années 1930. Après ses débuts sur la scène musicale de Toronto en 1941, White fait plusieurs tournées au Canada en dépit des barrières raciales. Elle est considérée comme la première chanteuse de concert noire canadienne à acquérir une renommée internationale. Le gouvernement du Canada l’a d’ailleurs reconnue comme une personne d’importance historique nationale. 

Eleanor Collins

Eleanor Collins est née et a grandi à Edmonton, en Alberta, où elle a chanté dans une église baptiste avant de s’installer à Vancouver à la fin des années 1930. Elle est entrée dans l’histoire en devenant la première femme noire et la première chanteuse canadienne à animer une émission de variétés en Amérique du Nord : The Eleanor Show à la CBC (qui deviendra simplement Eleanor par la suite)

Maestro Fresh Wes

Maestro Fresh Wes commence à enregistrer des maquettes à l’époque de l’émergence de la culture hip-hop à Toronto dans les années 1980. Après être entré en contact avec la maison de disques new-yorkaise LeFrak-Moelis Records (LMR), il lance en 1989 l’album Symphony in Effect, sur lequel figure le single Let Your Backbone Slide. Il est le premier rappeur canadien à décrocher une place au Top 40 du Billboard et le premier rappeur canadien à obtenir un disque certifié or. Wes sera également le premier récipiendaire du prix JUNO de l’Enregistrement rap de l’année, décerné pour la première fois en 1991.

Michie Mee 

Née en Jamaïque et élevée à Toronto, Michie Mee a commencé sa carrière de rappeuse professionnelle à l’âge de 14 ans et a rapidement rallié le célèbre groupe new-yorkais Boogie Down Productions (BDP). Elle est la première rappeuse canadienne à signer avec une maison de disque américaine. Son album, Jamaican Funk – Canadian Style, lancé en 1991, est encensé par la critique.

Deborah Cox

Après avoir fait ses premières armes comme choriste de Céline Dion, Deborah Cox est mûre pour le succès. En 1994, elle attire l’attention de Clive Davis, qui lui offre un contrat avec Arista Records, et s’installe aux États-Unis. Son tube de 1998 Nobody’s Supposed to Be Here passe quatorze semaines à la première place du palmarès Billboard’s Hot R&B/Hip-Hop Songs, se rangeant parmi ceux qui sont restés le plus longtemps au numéro 2 de l’histoire du magazine Billboard. Cox a remporté trois prix JUNO, dont l’Enregistrement R&B/soul de l’année en 1996, 1998 et 1999.

Robert Nathaniel Dett

Robert Nathaniel Dett est né à Niagara Falls, où il demeure jusqu’à l’âge de 11 ans. Il se met au piano à un très jeune âge. Sa famille s’installe aux États-Unis en 1893, où il poursuit ses études et devient le premier directeur musical noir au Hampton Institute, en Virginie. De 1924 à 1926, il est président de la National Association of Negro Musicians. Il sera le premier compositeur noir à faire partie de l’ASCAP.

Liberty Silver interprète Lost Somewhere Inside Your Love aux Prix JUNO en 1985. (CARAS/CBC).